Il convient de préciser que le titre d’agent de santé communautaire peut être attribué aussi bien à des hommes qu’à des femmes. Servant de pont entre les besoins sanitaires d’un quartier et les ressources disponibles, ils ont deux objectifs qui peuvent sembler contradictoires : donner à la communauté les moyens d’assumer la responsabilité de son propre bien-être et également de demander l’aide des services de santé lorsque cela est nécessaire.
Agents de santé communautaire : mise en place
Le rôle de l’agent de santé communautaire est complexe, et l’un des principaux défis consiste à maintenir son allégeance à la fois à la communauté et aux membres individuels. Cela peut souvent conduire à des conflits d’intérêts.
Le maintien de l’équilibre de la santé communautaire exige une attention constante à la façon dont les agents de santé communautaires sont choisis et formés, ainsi qu’à la façon dont ils sont intégrés dans le système de soins de santé de manière formelle et informelle, en gardant à l’esprit la grande diversité sociale, économique et culturelle des communautés. Cet article résume les débats qui ont eu lieu lors d’un symposium international de l’African Medical and Research Foundation sur les agents de santé communautaires à Airlie House, en Virginie, aux Etats-Unis, en octobre 1977.
Le problème de l’allégeance
La principale contradiction pour l’agent de santé communautaire est qu’elle est à la fois constructive et utile à son travail. Elle peut être bonne ou mauvaise, mais elle représente un manque de confiance dans le système. Cela peut être interprété comme une indication de la vulnérabilité du rôle de l’agent de santé communautaire entre la communauté et le système de soins de santé. L’agent de santé communautaire doit également essayer de maintenir un équilibre entre les soins médicaux personnels et cliniques et les fonctions de service public collectives et épidémiologiques.
Il n’est pas utile de donner la priorité à l’un plutôt qu’à l’autre. Ce serait comme dire à quelqu’un qui a des vers que ce dont il a besoin, d’un point de vue préventif, c’est d’une latrine. La réponse la plus probable serait quelque chose du genre « Ne me parlez pas de latrines et débarrassez-vous plutôt de mes vers ! » Les efforts de traitement et de prévention sont tous deux importants, tout comme l’action individuelle et collective.
Influence de la collectivité
Les responsabilités professionnelles de l’agent de santé communautaire varient en fonction de la taille de la population qu’il sert. Par exemple, un agent de santé communautaire au Soudan, qui est responsable de 4 000 personnes, aura des tâches différentes de celles d’un agent qui ne sert que 60 personnes à Klampok, en Indonésie. Le rôle de l’agent de santé communautaire peut également varier selon qu’il travaille seul ou au sein d’une équipe et selon que son poste se concentre uniquement sur les questions de santé ou qu’il s’étende à d’autres aspects du développement.
Lors de l’évaluation de la fonction d’un agent de santé communautaire, il y a un certain nombre d’éléments supplémentaires à prendre en compte. Voici des thèmes majeurs à cet égard.
Optique d’amélioration de la couverture sanitaire
L’absence de couverture des soins de santé dans le monde s’explique par plusieurs raisons qui vont au-delà de la pénurie de ressources. Cependant, il est clair que, même dans les limites des influences économiques et politiques, il est possible de faire beaucoup plus que ce qui est fait actuellement
Le développement des agents de santé communautaires est une étape majeure vers la réalisation de cet objectif, car il permet de disposer d’un nombre suffisant de personnels de santé pour servir toutes les communautés à un coût comparable ou inférieur à leurs contraintes financières et sociales.
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Diversités d’une collectivité à l’autre
Bien que les communautés soient en constante évolution et varient considérablement les unes des autres, les systèmes de soins de santé du monde entier ont tendance à se ressembler et ne tiennent donc pas compte des particularités locales.
Certaines personnes sont activement impliquées dans leur propre développement, tandis que d’autres ne prêtent attention qu’aux aspects superficiels. D’autres ne semblent même pas capables de s’accepter – probablement par peur ou par honte. Au Mexique, certains se qualifient de « burros » (ânes), et les membres d’une communauté des Philippines ont choisi le nom de « paaralang anak pawls », qui signifie « enfants de la sueur » Ce nom exprime le fait qu’ils se sentent piétinés mais parviennent à se relever.